J'aimerais le connaître
Il parle pendant deux heures, il explique un monde meilleur, il parle d'amour, du véritable amour, pas de l'attachement. L'attachement nous rend esclave, l'Amour nous rend libre. Je comprends ce qu'il veut dire. Même si j'aime sincèrement les miens, je ne me sens pas éloignée des autres comme beaucoup. Ma famille ne m'appartient pas, je peux les aimer même s'ils sont loin, même s'ils s'éloignent, l'Amour ça devrait être noble, et ne jamais être ce chantage qui emprisonne les êtres. Mais en l'écoutant je m'interroge. Comment vit il au quotidien sa philosophie ? cette philosophie d'un autre Amour, plus vaste, plus vrai ? Comment concilier cette connaissance de l'humanité, comment comprendre les méandres de l'attachement, comment s'en détacher ? comment vivre selon les aspirations de son âme avec ceux qui l'entourent ? Je le regarde, son visage, beau, poupin, le visage d'un homme sensuel, gai, au regard pétillant. Il est assez grand, et les quelques kilos en trop lui vont bien, j'aime qu'il aime la bonne chère, il est plus accessible. Aime t'il faire l'amour ? aime t'il une femme ? Si l'Amour doit être d'un autre niveau, pas centré sur notre égo, si l'Amour ne doit jamais demander à l'autre de nous apporter le bonheur, mais au contraire permettre le bonheur, comment vit il cela ? n'est il jamais jaloux, injuste, malheureux, dans l'attente ? Je ne pense pas, il a dépassé ces sentiments provoqués par nos égos démesurés, primaires, d'enfants jamais adultes. J'ai envie de lui demander de me laisser vivre quelques jours avec lui, le voir vivre, rire, parler, échanger, faire l'amour. J'ai envie de le toucher, qu'il me prenne seulement la main pour me donner de sa chaleur. Et que le soir venu, il ne parle plus, il me garde auprès de lui, pour imprégner mon être de sa force. Je ne lui demanderais rien, seulement qu'il fasse passer en moi sa sérénité. Il doit être si agréable d'être aimée d'un homme comme lui. Mais je ne le désire pas, dommage.
